Le Qitaikat de l’ours de Sibérie

 

Le Qitaikat de l’ours de Sibérie sera une forme hybride, profonde et puissante, lente comme le pas d’un ours dans la neige, puis explosive comme son assaut. Il va unir trois mondes :

6 mouvements enracinés de qigong (la respiration de l’ours qui hiberne et s’éveille).

6 mouvements spirales de tai chi (la fluidité du colosse qui se balance).

6 mouvements explosifs de karaté / kung fu, avec les frappes kumade 熊手, la patte d’ours, lourde et dévastatrice.

Partie 1 – L’ours endormi (Qigong, 6 mouvements)

Respiration des montagnes – jambes écartées, mains arrondies devant le ventre, inspire en ouvrant les bras comme un ours qui respire la forêt, expire en les refermant lentement.

Étirement de l’ours – mains au-dessus de la tête, doigts écartés comme des griffes, étire et ouvre la cage thoracique.

Secouer la neige – bras lourds, balancer doucement de gauche à droite, comme un ours qui secoue son dos couvert de neige.

Fouler la terre – pas lourd en avant, talons ancrés, mains pressant vers le sol, sentir la puissance tellurique.

Lécher la patte – mains ramenées devant la bouche, inspirer profondément puis expulser l’air en poussant les paumes ouvertes, comme si l’ours relâchait son souffle chaud dans le froid.

Sommeil de l’ours – mains posées sur le dantian, genoux légèrement fléchis, immobilité, respiration profonde et chaude.

Partie 2 – L’ours qui se balance (Tai Chi, 6 mouvements)

Pas du colosse – glisser un pied en avant, poids qui se transfère lentement, bras décrivant un grand cercle.

Nuage des griffes – mains ouvertes en kumade, effectuant des spirales latérales comme pour balayer les branches d’arbres.

Étreinte de l’ours – bras s’arrondissent devant la poitrine, sentir l’immense masse qui se referme.

Tourner le dos à l’ennemi – pivot ample, un bras s’étend en spirale, l’autre protège la poitrine, fluide et lourd.

L’ours qui pêche – main descend en kumade vers le sol, saisissant comme une patte plongeant dans l’eau pour attraper un saumon.

Balancement des montagnes – corps basculant de jambe en jambe, bras lourds oscillant, le souffle guidant la lenteur.

Partie 3 – L’ours qui frappe (Karaté/Kung Fu, 6 mouvements explosifs)

Rugissement – kiai puissant, kumade qui s’ouvre d’un coup devant le visage, comme une patte griffant l’air.

Frappe descendante de la patte – kumade en ura, bras s’abattant en diagonale, lourd comme un tronc qui tombe.

Patte latérale – rotation des hanches, kumade horizontal fouettant l’air, comme un ours qui balaye.

Coup de poitrine de l’ours – pas en avant, deux kumade frappant ensemble vers l’avant, choc brutal.

Coup de sol – kumade descend d’un coup sec, comme si l’ours frappait le sol pour faire trembler la terre, kiai guttural.

Patte finale de Sibérie – grand pas en avant, kumade verticale vers le visage de l’adversaire, paume ouverte, doigts écartés comme des griffes. Explosion de souffle, KIAI final, rugissement de l’ours sortant de l’hibernation.

Esprit du kata : Le pratiquant devient l’ours : enraciné, lent, calme, presque indestructible… puis soudain foudroyant. Le Qitaikat de l’ours de Sibérie est une invocation à la fois à la nature sauvage, au froid, et à la puissance de survie.